dimanche 26 novembre 2017

Jacqueline Jacob doit rentrer dans les Vosges où l'on aimerait que "cela se finisse"

Soupçonnée d’avoir participé à la mort du petit Grégory Jacqueline Jacob doit regagner discrètement ce week-end son village d’Aumontzey (Vosges) où l’on espère que cette histoire "finisse une bonne fois pour toute".
Cinq mois après avoir quitté son domicile encadrée par les gendarmes, Jacqueline Jacob, 72 ans, soupçonnée d’avoir participé à la mort du petit Grégory, retrouvé dans la Vologne en 1984, doit regagner discrètement ce week-end son village d’Aumontzey, dans les Vosges, où l’on espère que cette histoire "finisse une bonne fois pour toute".
La chambre de l’instruction de Dijon a autorisé lundi la septuagénaire à regagner son domicile, avec l’interdiction de parler à la presse ou d’entrer en contact avec les autres protagonistes de l’affaire, dont son mari, Marcel Jacob, 73 ans.
Hier soir, la maison peinte en mauve du couple Jacob, située sur les hauteurs du village à l’orée d’un bois, gardait tous les volets baissés.
Le jardin, visiblement entretenu, était jonché de quelques feuilles mortes. A la mi-journée, un homme, jean et lunettes fumées, est venu relever le courrier, entrant dans l’habitation par la porte du garage, visage fermé, sans dire un mot, pour y rester une dizaine de minutes.

Ras le bol

Pour le maire d’Aumontzey Philippe Petitgenêt, si Jacqueline Jacob a demandé de rentrer, ce n’est pas sans raison.
"C’est elle qui a demandé à rentrer chez elle, c’est qu’elle n’a rien à se reprocher, sinon elle ne rentrerait pas, c’est mon sentiment", a déclaré le maire d’Aumontzey. "Et si on la relâche aujourd’hui, c’est qu’il y a quand même des lacunes quelque part", souligne-t-il.
"Comment les gens vont-ils vivre (son retour) ? Je ne sais pas du tout, c’est des sujets qu’on n’aborde pas".
Le premier magistrat aimerait lui aussi "que cela se finisse une bonne fois pour toutes".

"On en a juste ras-le-bol d’entendre cette histoire tous les jours"

Le retour de Mme Jacob semblait laisser indifférents les rares habitants croisés samedi dans les rues du village.
"On fait ressortir les vieux démons, il y a prescription à son âge", a estimé dans un haussement d’épaules, un père de famille accompagné de ses deux jeunes enfants. "Je ne la connais pas cette dame-là. Cela ne va rien changer pour moi", qu’elle regagne son domicile, a-t-il ajouté.
"C’est une habitante du village qui rentre chez elle", a résumé un couple de quinquagénaires disant n’avoir "aucun a priori sur cette affaire". "On en a juste ras-le-bol d’entendre cette histoire tous les jours... Cela fait 33 ans", ont-ils souligné.

"Murielle Bolle. Si elle ne parle pas, on ne saura jamais"

L’arrestation des Jacob, jamais inquiétés auparavant, avait relancé en juin une affaire qui reste un mystère depuis la mort du garçonnet de 4 ans, retrouvé pieds et poings liés dans les eaux de la Vologne il y a plus de 33 ans.
"La seule personne qui pourrait délier le sujet, c’est Murielle Bolle. Si elle ne parle pas, on ne saura jamais... à moins que quelqu’un d’autre parle", glisse Philippe Petitgenêt.


Marcel Jacob doit être entendu le 4 décembre
Le couple Jacob a été mis en examen en juin pour "enlèvement et séquestration suivie de mort". 
Les époux sont soupçonnés d’avoir été les "corbeaux" de l’affaire, auteurs de plusieurs lettres anonymes très bien renseignées, et d’être impliqués dans le rapt et la mort de Grégory, dans le cadre d’un "acte collectif" qu’ils contestent.
Marcel Jacob, dont une première audition a été reportée, doit être entendu le 4 décembre. Il demandera lui aussi à pouvoir rentrer chez lui.
Murielle Bolle, qui avait incriminé son beau-frère Bernard Laroche en 1984, quand elle avait 15 ans, conteste aussi sa récente mise en examen. Ses avocats préparent une requête en nullité.

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